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Photo du rédacteurElisabeth

Il n'y a rien à faire, juste être



Cet été je suis allée dans le Tarn pour une transmission en sylvothérapie. Une expérience que j’ai choisi de partager avec vous car j’ai l’intuition que cela peut toucher d’autres cœurs.


J’ai découvert Stéphane Boistard à travers ses livres sur la sylvothérapie et la gemmothérapie puis ses magnifiques conférences « La voix des arbres ». J’ai été touchée par sa sensibilité, un écho d’âme à âme. Stéphane organise avec Marie depuis plusieurs années des diètes de forêt. Mon intention première était de m’y inscrire cet été. Après plusieurs aiguillages de la vie dans d’autres directions, cette transmission en sylvothérapie s’est présentée avec fluidité sur ma route. Elle était sur le même lieu que les diètes juste après les derniers diéteurs. Je précise cela car je suis arrivée sur un lieu où depuis presque 2 mois des personnes avaient vécu des expériences puissantes, un lieu de guérison, un lieu sacré.

Mon intention lors de mon inscription était de « me former » pour grandir dans mes accompagnements, de laisser émerger ce qui devait l’être. En arrivant sur le lieu je me suis sentie très émue, fatiguée, avec juste un besoin de silence, de vide. Mon cœur chuchotait mais je n’arrivais pas à l’entendre.


"Il n'y a rien faire" m'a dit Stéphane juste "être".


Vulnérable, je me dépose en silence sur mon emplacement en forêt.


Mon emplacement est comme un cocon avec une magnifique arche de noisetiers, entouré par la rivière et le creux de la falaise. Je me retrouve là, seule, en pleine observation de mon agitation intérieure. L'invitation est de rester ainsi en pleine présence jour comme nuit pour une durée encore non définie.

Au début mon mental réagi et résiste, "je suis venue pour apprendre la sylvothérapie, et si on reste ainsi jusqu’à la fin, je ne vais pas me former !", mon corps est tendu, seul mon coeur sait que c'est juste mais reste maladroit.

J'observe mon naturel actif qui trouve toujours une excuse pour faire quelque chose : mieux installer ma tente, me baigner dans la rivière, chercher des traces d'animaux. Puis enfin après une nuit je m'assieds et je reste là immobile pour accueillir le rien et le tout, le vide et le plein, les ombres et la lumière. Impossible de savoir combien de temps je suis restée assise, une autre dimension s'est ouverte.


Après 2 nuits et une météo parfaite pour les limaces, nous nous retrouvons avec notre petit groupe. Stéphane nous propose de quitter nos emplacements pour nous retrouver au sec la nuit et de passer à un temps plus collectif. Quitter cet emplacement est difficile pour moi, c'est un peu comme mon terrier. J'aimerais rester là sans contact humain, me fondre dans la rivière, rester en silence. Je me sens étrange, je n'ai pas spécialement envie de "faire quelque chose", je perçois en moi une résonance très forte entre ce que je suis en train de vivre et des intuitions que j'ai depuis quelques temps. Comme si cette lenteur, ce silence, ce "non-faire" m'offrait un espace de vérité et d'authenticité, loin de mes conditionnements je peux juste Être.

Au moment de quitter mon emplacement, une vague d'émotion me traverse, je redoute le retour avec les humains alors que nous sommes un petit groupe de 4 vraiment chouette. Le lieu me soutient, faire confiance au processus, faire confiance au groupe, faire confiance à la forêt... Je sens une lassitude, je retrouve mon mental qui se compare aux autres, qui ne se sent pas légitime, qui contrôle.


C'est dans cet instant que je redoute que la forêt m’offre un cadeau. Dans une pratique, entourée de mes partenaires au pied d'un noisetier je reçois un message qui me bouleverse, une invitation à co-créer avec la forêt, avec sa magie, à ouvrir mon coeur en grand, à faire confiance aux arbres. .... faire confiance aux arbres, croire en la magie... à m’abandonner en confiance. A ce moment, j’ai envie de pleurer, j’ai envie de prendre la petite fille que j’étais dans les bras, de me cacher dans un coin. S’abandonner, lâcher-prise, cela fait des années que j’essaye… j’ai juste envie de crier : « Je sais que c’est cela qui est bon pour moi, mais comment faire pour s’abandonner ? Vous croyez que j’aime être dans le contrôle ! ».

Au lieu de cela je reste silencieuse, je m'accorde du temps pour accueillir toutes les émotions.


La suite du stage alterne entre des temps de transmission en fonction de nos demandes ou de ce que Stéphane perçoit, des temps individuels et des temps de partage de cuisine et repas. Tout se construit dans l'instant, en fonction de ce qui est présent. Je me retiens de demander au groupe des conseils ou de l'aide. Un matin je suis assise, au bord d’un chemin, face à un noisetier (encore… ;-) ), je repense à cette phrase « Il n’y a rien à faire, juste être », je regarde le noisetier et je lui demande son aide. « Il n’y a rien à faire, vient juste passer du temps en forêt, tous les jours, dans la joie avec amour, il n’y a rien d’autre à faire nous sommes là ».


Je repars de ce lieu, de ces quelques jours qui ont un goût d'éternité pleine de gratitude, guidée et bénie par l’amour inconditionnel de la vie.


Depuis mon retour, je laisse infuser, une mue douce et émouvante s’opère en moi. Guérison de l’âme, amour, paix intérieure…. je ne serai même pas dire ce qui s’est exactement passé et peu importe.

J’étais venue chercher des outils, j’ai rencontré la magie de la forêt. J’étais venue dans l’intention d’aider les autres et c’est mon chemin de guérison qui s’est présenté. J’ai l’impression d’y voir plus clair, j’ai entendu le murmure de mon cœur. Ce murmure qui depuis des mois m’invite à aller en forêt quotidiennement, à offrir des espaces sacrés de silence et de contemplation, à accompagner avec douceur et joie, à guider les êtres vers leur lumière et leur authenticité, à vibrer positivement tous ensemble.


Je crois profondément que c’est en nous offrant des espaces de silence, des espaces où nous pouvons ralentir, être en pleine présence et conscience, soutenus et guidés par la nature que nous pouvons être pleinement à l’écoute du murmure de notre cœur.


Voici mon histoire, maintenant c’est aussi un peu la vôtre.


Avec amour,

Elisabeth




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1 Comment


Unknown member
Aug 20, 2021

Il y a dans cet espace là où habiter est en soi, cet endroit lisière que je perçois, ici, dans tes espaces entre les mots, par ce qu'il y a de toi d'encore plus beau, loin de ces vieux lambeaux, ancients tombeaux, l'envie qui par ses racines subtiles sublimes tes ressentis, où tout est vie, alors il revient ton être jouvenceau, celui du renouveau.

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